Bosozoku : les japonais aussi ont leurs "hells angels"

Une petite suite à mon post sur BlackRain et la XLCR ...

Il apparait dans BlackRain des gangs de motards liés aux Yakusas - on pourrait croire à un effet scénaristique mais il s'avère que ces groupes existent bel et bien ; ils sont nommés BOSOZOKU.

Qu'est ce qui qualifie un Bosozoku ?

Teenagers ( moyenne d'âge 20 ans ), à bord d'une moto customisée, vétus de combinaisons avec de larges inscriptions en kanjis noir ou blanc.

Ils sont traités dans les médias comme des délinquants juvéniles, et plus largement comme une nuisance.

Ce phénomène plus ou moins underground, durablement implanté dans la société japonaise depuis le début des années 70, fait régulièrement parler de lui dans la rubrique faits divers avec les pires exactions : aggressions, viols, meurtres ... mais dans leur majorité il s'agit de motards passionnés qui se limitent à parader en groupe de plusieurs dizaines de personnes, arborant de grands drapeaux, dans une ambiance bonne enfant et faisant pétarader leurs motos tard la nuit, au grand dam du voisinage. Ils sont surtout localisés à Tokyo et Osaka.

Les japonais ont cependant peur de ces bandes de loubards. Mauvaise réputation, idéologie politique proche de l'extrème droite et liens plus ou moins forts avec le crime organisé.

Il est en effet avéré que certains membres de ces gangs servent de réservoir de petites frappes pour les yakusas.

Il semble pourtant qu'être BOSO ZOKU est avant tout l'expression d'un besoin de liberté, un cri de révolte dans une société camisole extrémement rigide dans ses relations humaines. Ces adolescents, une fois adultes, rentrent docilement dans le rang, devenant d'ordinaires salarymen avec seulement une très faible part qui intègrera les rangs des yakusas.

Les bosozokus font un peu partie du paysage urbain japonais, il sufit de voir leurs apparitions dans les mangas et dessins animés : Kanéda et sa bande dans Akira, Great Teacher Onizuka ( GTO ), une séquence dans Mes voisins les Yamada, une autre dans le manga de baston Tough et même dans le comics Kabuki de David Mack... pour les plus connus en France mais plusieurs mangas au Japon sont consacrés à ces jeunes, preuve qu'ils représentent pour beaucoup une sorte de rêve, ceux qui ont osé dire non à l'autorité, aux conventions étouffantes.

A noter que ce phénomène n'est pas exclusivemet masculin mais attire aussi les filles.

Ce phénomène des Bosozoku (littéralement « tribu de motards violents ») apparu dans les années 70, voit aujourd'hui leur nombre peu à peu diminuer.

Effet des jeux vidéo ? accroissement d'une legislation répréssive à l'encontre des motards ?

Désormais, on dénombre près de 850 groupes à travers tout l’archipel, soit une diminution de 11% en 2006 par rapport à l’année précédente. Le nombre total de membres dans ces groupe a lui aussi baissé de 10%. Ils ne sont plus que 13 677 à sillonner les routes japonaises sur leurs motos pétaradantes. Là aussi, le nombre est  le plus bas de tous  les temps.

La majorité des  groupes sont composés de moins de 10 personnes (619 bandes), ou de moins de 30 (218 bandes) enfin seulement une dizaine de bandes  comptent plus de 30 membres. Cependant aucun groupe ne dépasse les 50 individus.

La tendance à la baisse se confirme d’année en année, cependant le fait marquant de 2006, c’est que pour la première fois les plus de 20 ans sont devenus les plus nombreux dans les groupes. Avec 51% des troupes, les jeunes adultes constituent la vieille garde.

En effet, si devenir un loubard à moto ne séduit plus les plus jeunes, la police constate qu’un nombre grandissant d’ex-"bosozoku" se retrouvent occasionnellement pour des rodéos à moto. Il y aurait ainsi 428 groupes de « repentis» prêts à revire le grand frisson une ou deux fois par an. Leur nombre a augmenté de plus d’un tiers par rapport à 2005.

Avec cette élévation de la moyenne d’âge, on est en droit de se demander si le vieillissement de la population qui frappe le Japon n’est pas en train de se propager, indifféremment,  à toutes les catégories de sa société…