Chocolat Grec !

29 mars 2007

C’est par une belle soirée de printemps, que je me suis décidé à aller voir 300.

Ce film, annoncé comme une grande fresque antique, fait appel aux « nouvelles technologies » afin, parait-il de mieux rendre l’esprit insufflé par le créateur de la BD éponyme ; A la fin de la projection quant est-il réellement ?

Une fresque, s’en est une à n’en pas douter, et elle est originale sur le point stylistique, maintenant des Grecques en jupettes qui se mettent sur la tronche avec les perses, on en voit depuis 2 ans, Troie puis Alexandre ; et il parait que c’est pas fini …

Rapidement pris par un rythme soutenu, 300 parvient à nous dépeindre les mœurs guerrières des Spartes, l’histoire se met en place pour … 2h de sang, d’allégorie à la gloire du guerrier prêt à mourir pour La liberté, sa terre et sa famille (Bush es-tu là ?).

Deux heures, durant lesquelles le public féminin et homosexuel se pâme pour ces héros musclés, huilés, chaussés de sandales à lanières de cuir, hmmm. Il est vrai que ces messieurs ont des tablettes de chocolat assez impressionnantes, ce qui laisse rapidement à penser que franchement, le Roi des Spartes, Léonidas, il est fort pour le chocolat (Léonidas <-> Chocolat, je vous laisse réfléchir là-dessus – un indice : humour).

Le roi Perse, pour sa part, est un superbe DragQueen tout plein de piercing ; sa cour, un monumentale Lupanar ou des femmes aux poitrines généreuses s’adonnent à des loisirs saphiques – à l’inverse de Sparte, où, tout n’est qu’amour, ordre et respect des règles … Sparte se soumettra-t-elle au roi des rois ?? of course not.

Pour tout dire, en avançant dans le film, le discours a, à certains moments, des relents nazillon … l’homme de Sparte, est d’abord un guerrier ; prêts à mourir pour la gloire de sa patrie, il ne doit avoir aucun sentiment, aucune faiblesse … mourir jusqu’au dernier, par ce que le chef le demande, pour sauver la patrie et les règles de l’ordre en place, c’est ce qui est arrivé à nombre de jeunes allemands en 45 à Berlin … Sacrifice bien inutile, mais c’était la règle …

Autre parallèle, lors de la scène devant le parlement Sparte, où la Reine vient demander d’envoyer des renforts à son mari, parti en guerre contre l’armée Perse (aujourd’hui Iran) sans l’aval des politiques et suite à un incident diplomatique qu’il a lui-même crée ; ça ressemble à W. Bush, son enlisement en Irak, son relationnel conflictuel avec Téhéran, croisant en ce moment même le fer avec ses amis du Senat … j’ai vraiment l’esprit tordu, non ?

Bref, pour en revenir à ce film, qui a de la gueule sur grand écran, qui offre un parti prix stylistique intéressant ; original souvent ; repompé, parfois ; L’une des scènes de fin, se situant dans les champs de blé, ressemble fortement à celles de Gladiator, la dominante chromatique bleue étant remplacée ici par du orange.

300 vu au premier degré est un film défouloir, ça saigne, ça cogne, ça gicle, ça sodomise (si, si, pour sauver son roi, la reine s’offre à un politicien corrompu et les propos de ce dernier, sussurés à l’oreille de la souveraine, ne laisse aucun doute sur ses intentions, ni la position d’ailleurs …) un vrai monde de Mâle qui sent bon la testostérone.

2 heures de film qui défoulent, un très bon divertissement ; maintenant, il ne faudrait pas que les plus faibles d’entre nous, les plus simplistes se laissent entrainer dans les prémisses d’une idéologie, qui a fait plus de mal à travers les âges que les gloires puériles qu’elle semble promettre.