Manuel de savoir vivre à l’attention des motards en mal de passager
Dans Paris,
les joies du 2 roues sont différentes, non pas qu’il soit possible de faire
hurler le métal – bien au contraire lunette laser et boites à Nico régnant en
maître sur la capitale, ne parlons pas des interdictions de remonter les files
ou les couloirs de bus … mais bon à la vue de tous ces automobilistes collés
dans des files à n’en plus finir, se balader la truffe au vent en sachant que
quoi qu’il advienne, il ne faudra que 30 mins max pour traverser la ville
lumière de part en part est toujours une grande satisfaction … quand vient le
soir, le Paris By night devient un régal, monuments en WideScreen, rues
ouvertes, les délices de la capitale à porté de main et d’yeux font qu’il est
rapide de proposer aux ami(e)s de venir faire un tour … je me suis donc permis
de rédiger ci-dessous un petit manuel du motard en manque de compagnie ou le
B.A-BA du transport de passager (ou SDS) en milieu urbain à fort taux de
circulation.
Il existe
plusieurs type de SDS (ou sac de sable) – ils se reconnaîtront …
Profil
n°1 : le scooteux.
D’un
naturel serein car connaissant les joies du 2 roues à moteur dans Paris, le
scooteux est l’un des SDS le plus agréable à porter … car le moins perceptible dans
le dos.
Ayant une
petite expérience, il se penche, se tient, parle fort visière ouverte comme un
grand un vrai.
Les
différences notables n’apparaissent qu’à l’arrivée à l’étape ; là, les
commentaires sont souvent les mêmes :
Aaah sympa,
ça poooussse … marrant.
Mais ça
fait un peu mal au Q, en plus c’est brusque, pooouaaa j’ai mal au bras. Merde
j’ai brulé ma pompe sur le pot, c’est
mal foutu ton engin. Oooh p’tain la blonde là-bas … b’jour, ouais j’suis motaâard,
bon là je suis avec un pôte …
Profil
n°2 : le débutant peu enclin à la vitesse.
Raide,
Sourire figé, le débutant frileux se la joue souvent cool car il a pensé à
enfiler sa confiance (la couche, pas le sentiment).
Ce qu’il
faut savoir.
- L’erreur
classique du débutant frileux : Ne pas indiquer qu’il a peur de la
vitesse.
- Seconde
Erreur du débutant frileux : attendre la fin de la balade pour dire qu’il
a peur de la vitesse.
Du point de
vue du pilote, le débutant frileux est un véritable boulet, voir un âne mort.
Malgré
l’éternel briefing de départ à savoir les conseils de : conduite active,
on se tient au freinage, on se penche dans le virage et on s’accroche quand on
accélère … sous l’effet de la peur et du stress, le débutant dit frileux,
parvient rapidement à réaliser les différentes actions du briefing dans le
désordre ; ainsi, il n’est pas rare de finir assis sur le guidon lors du freinage
ou encore d’admirer un ciel étoilé en phase d’accélération.
Ne lui en
voulait pas, profiter d’un arrêt pipi pour lui expliquer à nouveau le
comportement à adopter pour ces différentes phases. Ce nouveau briefing lors de la pause aura
également pour effet de briser le silence qui règne en maitre depuis votre
départ ; si vous le souhaitez, un bref passage à la question en bonne et due
forme (tison chauffé à blanc, chèvre et eau salée) de votre passager devrait
vous apprendre qu’il n’a rien vu suite à un reflex persistant de fermeture des
paupières dû, bien souvent, à la vitesse.
Profil
n°3 : LA débutante.
Ainsi, il
n’est pas rare de voir la charmante demoiselle se pointer bras nues et
chaussures à talon, il préférable d’aussitôt indiquer le taux de brulure généré
par les pavés historiques du cœur de ville… suite à cette démonstration forte en description, proposez
judicieusement votre ancien blouson à coques et faites fi du rictus de
dégoût de votre charmante compagne, elle s’y fera – si elle vous apprécie à
votre juste valeur.
Profil
n°4 : Le ou la débutante à la recherche de sensations dit le ou la
téméraire.
Le ou la
téméraire possède le défaut du :
« je veux regarder par-dessus
l’épaule du pilote en portant tout mon poids sur le coté ».
Très proche
de la cause motarde, le ou la téméraire vous secondera dans votre communication
avec les automobilistes – remerciements lors des écartements, injures,
allusions sexuelles par gestes et remuage d’occipute lors des phases de
« promiscuité »
La
téméraire reste pour sa part plus discrète mais sait attiser votre fougue par
des questions techniques précises et une attitude démontrant le bien être béa
dans lequel elle baigne depuis le début de votre balade…
Profil
n°5 : le blasé.
« y avait rien d’autre comme couleur chez
Yamaha ? »
Ou
« Ben
dis-donc, la tenue pantalon à coque et veste renforcée ça te donne vraiment un
look de milicien serbe … »
Le pire
reste encore le frileux vous assainant des commentaires de blasé …